vendredi 3 janvier 2014

Quel Plan "Balla" pour la Redoute le 9 janvier ?


Nathalie Balla, la repreneuse "surprise" que Kering a sorti de sa manche le mois dernier, doit donc présenter son plan de redressement de la Redoute la semaine prochaine, le 8 janvier, avant une présentation détaillée au CE le 15 janvier (update : la présentation du plan aurait finalement lieu jeudi 9 janvier d'après les dernières informations)

Un peu de "management fiction" me fait imaginer que les thèmes suivants pourraient y être abordés :

1 - la poursuite de la conversion au e-commerce : tarte à la crème des "véadistes" historiques depuis près de 20 ans, la Redoute n'échappera pas à une étape supplémentaire de "e-commercialisation". Comment ?


  • Principalement sans doute par la diminution des dépenses de papier et de catalogue. Ce qui veut sans doute dire un catalogue plus petit, moins épais; ou - si l'audace règne - le remplacement du catalogue général par une série de documents plus fins et plus ciblés.
  • La marketplace La Redoute est peut-être une des plus crédibles en France sur les univers textile et déco, et pourtant on ne peut pas dire que sa notoriété soit au top. Une initiative pour la mettre en avant serait la bienvenue
  • Une redéfinition des univers pourrait aussi être à l'ordre du jour. Qui de nos jours pense vraiment à acheter une machine à laver ou un ordinateur sur laredoute.fr ? Se recentrer sur mode / déco / lifestyle serait judicieux. Qui de nos jours serait assez ambitieux pour rentrer dans une stratégie de généraliste face à Amazon et aux hypers ?  


2 - l'avenir de Relais-Colis : on parle peu de cette filiale qui a la surprise générale a été incluse dans la transaction; le maillage du territoire français est assez fin, les positions sont bonnes, ce n'est pas un actif stratégique ; à la place de l'équipe je revendrais pour faire rentrer du cash.

3 - la logistique : gros gros sujet. La Martinoire est obsolète, peu productive, et sans doute avec trop d'emplois pour le volume actuel et futur de la Redoute. Aucun redressement de l'entreprise n'est envisageable avec cet outil. 3 options donc :
  • construire un nouvel outil logistique, à l'instar du Dispeo de 3SI. Cher, long, risqué; même si Kering paraît avoir donné les moyens.
  • l'utilisation d'une logistique externe déjà existante (Amazon, Dispeo, autre...) . Sans doute le choix le plus rationnel, mais pas le plus probable pour des raisons sociales, politiques, symboliques.
  • faire construire par un partenaire un nouvel outil logistique adapté, exclusif ou pas. Cela sous-entend de trouver un partenaire qui aura confiance dans l'engagement de volume, et sans doute qui accepterait le transfert de la main d'oeuvre. 
image NouvelObs.com


C'est cette dernière option que nous anticipons

4 - L'informatique : là aussi l'outil paraît obsolète et peu adapté. Si les moyens annoncés par Kering sont effectivement là, c'est sans doute LE chantier à lancer d'urgence. Cela dit, vu l'ampleur du sujet, 24 à 36 mois sont à prévoir pour la mise en place effective. A court terme, ça ne va pas changer grand chose. Elle pourrait aussi être concernée par une filialisation ou une externalisation.

5 - Les implantations internationales : on oublie aussi parfois que la Redoute est présente dans une petite dizaine de pays étrangers, principalement européens. Si la réussite du retournement passera forcément la France, les filiales étrangères présentent l'intérêt d'apporter du volume pour les achats et les coûts de structure, et de développer la notoriété de la marque. En partant du principe que celles qui perdaient trop d'argent ont déjà été fermées, nous prédisons la fermeture d'un ou 2 pays peu rentables mais pas de fermeture totale.

image Nord Eclair


6 - Le plan social : sans doute le plus sensible à juste titre, et ce qui sera le plus regardé. Bizarrement les annonces ont été faites par Kering AVANT la reprise. C'est donc que le repreneur avait déjà une idée en tête et qu'il souhaite que Kering communique dessus avant lui, sinon on ne voit pas pourquoi cela aurait eu lieu.
L'idéal serait d'annoncer que finalement le nombre de licenciements secs sera inférieur à ce qui avait été estimé, disons aux environs de 500. Mais d'annoncer aussi en même temps un plan de départ volontaire, généreusement doté par Kering, ce qui fait qu'au global les départs seront supérieurs.

7 - Les filialisations et externalisations : celle de la DIAM (Marketing direct) paraît d'ores et déjà acquise, elles pourraient aussi concerner comme on l'a vu la logistique et l'information; mais aussi la relation client. A relier bien sûr au point précédent sur le ou les Plans de Sauvegarde de l'Emploi qui pourraient accompagner ces modifications.

Ces différents points ne sont qu'une libre imagination de ma part de ce qui pourrait être annoncé, je n'ai bien sûr aucun renseignement particulier à ce sujet ni contact privilégié avec la Redoute.

Rendez-vous la semaine prochaine pour un fact checking de mes prévisions !



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire